Erwan Keravec, sonneur de cornemuse exceptionnel, repousse les limites de son instrument au-delà de la musique traditionnelle. Il investit les univers de l’improvisation, de la musique et de la danse contemporaine en allant à la rencontre des créateurs. Son nouveau programme solo nous fait découvrir N°20/58 d’Heiner Goebbels, où deux citations d’Arias de Bach, liées entre elles par des trilles suggèrent les mélodies. Comme un chemin de croix, le son part de l’extérieur de la salle, rejoint la scène et  nit au bord du plateau.

Two Pages de Philipp Glass, initialement continuum au piano, développe toute la puissance de la cornemuse et le souffle continu permis par la poche. Véloce, ample, puissante, cette pièce prend tout l’espace jusqu’à en devenir obsédante. Occam d’Eliane Radigue, préfère révéler le caractère intimiste et délicat de la cornemuse. Il ne s’agit plus ici d’un mouvement ample, mais d’un espace réduit, le musicien assis proche du public.